Chronique crypto : mes 3 pires erreurs d’investisseur débutant
Chers lecteurs et lectrices du JDC, l’été est finalement arrivé, et avec lui la volonté de profiter et de se caler tranquillement au bord de la piscine avec votre Magalie ou votre Jean-Pierre, les doigts de pieds en éventail. Mais avant que vous ne sombriez dans la léthargie estivale, il est temps d’opérer une piqure de rappel. Rassurez-vous, cette dose de vaccin est constituée uniquement de texte et d’expériences réellement vécues par votre serviteur, qui espère vous permettre de passer des vacances sereines et une rentrée qui ne sera pas placée sous le signe de l’éclatement de votre portfolio.
Cette chronique estivale sera donc publiée chapitre par chapitre au cours des prochaines semaines, tel un roman de l’été rappelant à tout le monde que la route vers la liberté financière est semée d’embuches, et que tout le monde ne vous veut pas que du bien.
Avant de démarrer, il convient de me présenter. Dinosaure dans la crypto, je reste un cadre relativement jeune (31 ans) dans le monde réel, je travaille au sein d’un établissement financier depuis 2014 à un poste qui, soyons honnêtes, est difficilement « Instagrammable » au quotidien et qui ne me permet pas de briller beaucoup lors des soirées mondaines.
Passionné par l’informatique et tout ce qui touche de près ou de loin à la tech depuis que je suis tout jeune, je suis le premier étonné d’avoir obtenu un diplôme en droit plutôt que dans mon domaine de prédilection, mais la vie est pleine de surprises.
C’est cette passion qui m’a amené à m’intéresser aux cryptomonnaies et aux technologies issues ou liées à la Blockchain de plus en plus près en fil des années, et voilà qu’en 2021 le montant de ma plus-value atteint plusieurs années de mon salaire actuel.
Je suis à deux doigts de « make it » comme on dit. Je vais y arriver, la mama va être à l’abri, j’ai tout compris.
Et début 2022, je perds 100 000€ de plus-value et une grande partie d’un capital que j’essayais (je le pensais) de préserver en vue d’investir agressivement au cours du prochain bear market.
Toute ma réussite aspirée en quelques minutes.
Me voilà « Reckt », la douleur est immense, j’ai échoué, tout s’est passé si vite. Et pourtant, tout cela aurait pu être évité relativement facilement. Avant de revenir sur cette perte énorme (pour moi), passons en revue toutes les erreurs que j’ai commises au fil de mon parcours afin de vous éviter de commettre les mêmes.
Chapitre 1 : Les premières découvertes
Si vous vous intéressez aux cryptos, vous allez rapidement passer pour un être venu d’ailleurs auprès de vos collègues et de vos proches. Partant de là, je vous recommande vivement de ne pas perdre d’énergie à convaincre des gens qui ont un biais négatif trop fort sur les cryptos et la blockchain, en tout cas pas au début de votre parcours.
Vous avez mieux à faire et votre énergie peut être utilisée de manière plus efficiente.
Lorsque j’ai entendu parler des cryptos pour la première fois, c’était en 2014. J’étais en cours de finaliser mon Master 2 et je n’avais que peu d’épargne de côté. J’ai donc rapidement abandonné le sujet pour me concentrer sur ce qui était « important ».
Avec du recul, il est évident que mon erreur n’était pas de me focaliser sur la réussite de mes études. Mais ça a été de mettre complètement de côté un sujet dont je savais pourtant qu’il pourrait être la source de nombreuses innovations futures et changer le monde (n’ayons pas peur de le dire).
Un peu plus tard, des collègues m’ont à nouveau parlés du Bitcoin au cours d’une discussion informelle, c’était en 2016 et j’étais alors trop focalisé sur mon boulot pour prendre le temps de m’y intéresser à nouveau correctement. Alors qu’à cette date, je disposais d’un peu d’épargne, j’avais une situation stable et j’aurai pu investir relativement sereinement.
J’avais cependant été éduqué dans une famille qui cultivait tellement l’aversion pour le risque et les marchés financiers qu’il m’était impossible, mentalement parlant, de me lancer dans l’aventure des cryptos à l’époque.
Première erreur : Ne pas suivre votre instinct
Dans la vie, votre attention sera fréquemment attirée par des nouveaux sujets et il arrivera que votre entourage porte un jugement sévère à l’encontre de ce pour quoi vous nourrissez une curiosité nouvelle.
Lorsque vous serez face à cette situation : suivez toujours votre instinct.
Vous n’êtes pas obligés de tout quitter immédiatement pour devenir un expert, mais faire preuve de curiosité, apprendre à vous intéresser à de nouveaux domaines vous permettra de vous faire un avis construit, de vous émanciper de la pensée dominante et de l’avis d’autrui pour déterminer s’il est opportun ou non, de saisir les opportunités que vous avez décelées.
Chapitre 2 : Première entrée dans le marché, premier coup de pieds aux fesses (2017-2018)
C’est finalement à la suite d’une nouvelle discussion avec un stagiaire que je me décide de franchir le cap et d’investir mes premiers euros (RIP) dans la blockchain. Comme je n’ai aucune éducation financière, je n’ai aucune idée que le marché s’approche d’un point haut historique et que la purge est proche.
Je suis de toute façon plus intéressé par la technologie et les valeurs sous-jacentes que portent Bitcoin et les quelques autres projets majeurs de l’époque (coucou Ethereum) que par la pure spéculation.
Le Bitcoin m’a l’air relativement haut à l’époque (ne me jugez pas) et je me décide donc à placer quelques piécettes sur ETH dont le prix, à cette date, me semble encore correct (aux alentours des 600$).
Le concept me parait prometteur, les smarts contracts ont l’air d’une véritable révolution et je suis convaincu qu’il s’agit d’un bon projet qui a encore de beaux jours devant lui et qui ne va pas s’arrêter de monter de sitôt. Mais voilà, j’ai quand même peur.
Personne dans ma famille n’a jamais investi sérieusement dans les actifs à risques, ne serait-ce que quelques actions. J’ai passé mon adolescence et la plupart de mes études à entendre parler des conséquences de la crise financière de 2008. Je ne mets donc que quelques Euros dans ETH et essaie d’’étudier le concept tout en travaillant.
Quelques mois plus tard, en début 2018, le marché est balayé à la baisse et ces quelques pièces ne valent plus rien du tout. Je regarde, d’un œil lointain mais attentif, tous les projets prendre -80% (parfois plusieurs fois consécutivement) et beaucoup ne s’en relèveront pas.
Et si, finalement, mes proches avaient raison ? Tout cela ressemble fort à une immense bulle qui s’est dégonflée telle un ballon de baudruche et qui, à l’instar de ce dernier, n’était remplie que de vide.
A cette date, le marché ressemble à un long couloir sans fin qui déboucherait encore et encore sur des pièces vides et sans âme, il est donc facile de s’y désintéresser, ce fût ma seconde erreur.
Deuxième erreur : réagir comme la masse
Quelques mois plus tard (mi-2018), le marché des cryptos est en sang, les développeurs ramassent à la pelle les miettes de projets qui, peu de temps avant, provoquaient un enthousiasme certain de la part des investisseurs. Et les investisseurs, eux, ramassent les miettes de leurs investissements et repartent la queue entre les jambes.
Force est de constater que le marché est violent.
Cela étant, et je ne l’avais pas compris à l’époque : il n’est pas cruel pour autant.
Le sang qui coulait dans les rues de la cryptosphère m’a poussé à croire qu’il me fallait passer à autre chose et continuer à (bien) faire mon travail. Ma situation professionnelle était relativement bonne, stable, et mon employeur me rendait plutôt bien les mérites du travail que je fournissais.
Or, un regard un peu plus acéré m’aurait permis de constater que :
- Le marché, comme tout un chacun, à parfois besoin de respirer ;
- Qu’il profite de ces périodes « d’expiration » pour purger les projets pleins de promesses mais vides de sens ;
- Au final, seuls restent les plus forts, les plus solides, les plus motivés.
Il est courant de rappeler le dicton que l’on prête à Nathan Mayer Rothschild « Achetez quand le sang coule dans les rues, même si ce sang est le vôtre. » En d’autres termes, il faut faire le contraire de la masse.
Quand les gens paniquent, les opportunités se présentent à ceux qui, patiemment, attendent d’acheter à des prix bas pour revendre plus haut (opération qui, actuellement, se révèle toujours plus intéressante que d’acheter haut pour revendre bas).
Investir consiste donc à se créer une force mentale suffisamment importante pour faire fi (ou combattre):
- Les avis négatifs qui pullulent lors des marchés baissiers et annoncent la fin du monde ;
- Les jugements de valeurs de ceux qui pensent que vous ne comprenez rien à rien et que vous allez tout perdre ;
- Vous-mêmes, en vous forçant à investir de manière intelligente, diversifiée, et à ne pas vous précipitez dans les opportunités que vous avez eu tant de mal à repérer.
Bien entendu, à l’époque, je n’en ai rien fait.
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Chapitre 3 : Bull Run, le retour du mouton
Contextualisons un peu. Nous sommes en 2018, le BTC s’échange aux alentours des 3 000$ alors que son ATH, atteint la même année, est de 18 000$. Au cours de l’année 2019, le BTC va voir son prix de nouveau fortement croître, et retrouver les 14 000$.
La hausse n’attire cependant pas les foules. Ces dernières ne viendront alimenter le marché de leurs liquidités qu’à partir de la fin d’année 2020. Ce retour en grâce sera le point de départ d’une nouvelle ascension parabolique pour le Bitcoin qui attendra les 63 000$ dans un quasi « tout droit » en une poignée de mois.
Il ne vous aura pas échappé, chers lecteurs et lectrices, qu’au cours de l’année 2020 nous étions relativement souvent à la maison.
Un indice pour les plus dissipés :
Mais revenons à nos moutons. Par un hasard donc seul l’avenir pourra nous dire s’il fût finalement heureux ou non, je me réintéresse depuis quelques mois aux cryptomonnaies, bien décidé à « make it ».
Pendant que je me renseigne, je vois les cours des quelques cryptomonnaies que j’ai appris à connaitre (très superficiellement encore) depuis 2016 et je regarde leurs cours s’envoler avec des courbes si spectaculaires qu’elles en deviennent presque sensuelles.
« Presque » car, en bon investisseur particulier sans idée du timing du marché, je n’ai que quelques miettes de ces cryptos performantes et je me dis alors « j’aurai dû ».
Troisième erreur : j’aurai pu / j’aurai dû
Au cours de votre carrière d’investisseur, et je vous la souhaite la plus longue possible, et quelles que soient les performances que vous sortirez des marchés, il ne vous sera pas possible de saisir toutes les opportunités fantastiques dont vous entendrez parler sur les réseaux sociaux. Et ce même si certains « influenceurs » ne manqueront pas de mettre en avant pour faire parler d’eux, et de vous présenter comme évidentes des investissements qui ne l’étaient pas forcément.
J’ai passé quelques heures à me demander à l’époque comment j’avais fait pour être assez bête et pour sous-investir autant sur ETH. Avec le recul, il est toujours facile de ne voir que les bons côtés d’un projet et se dire qu’on aurait pu « all in » pour devenir riche.
Ces pensées sont réconfortantes mais elles peuvent s’avérer dangereuses en vous poussant à ne pas respecter votre plan ou votre gestion du risque lorsque vous penserez, plus tard, détecter la future pépite extrêmement sous-évaluée. Sauf que voilà, tous les projets ne sont pas Ethereum et, en raisonnant comme ça, vous courrez à la catastrophe.
Si vous restez suffisamment longtemps dans le marché, vous verrez certaines personnes réussir sur des coups de chances, et des gens plus sérieux échouer. J’en suis venu à me dire qu’il fallait accepter la réalité du marché et travailler dur pour éviter (autant que possible), de se faire essorer au prochain cycle.
Ma plus grande réussite, pour le cycle de 2020, aura été de comprendre que j’arrivais encore une fois trop tard et que, si je voulais tenir le choc, il fallait éviter de FOMO pendant la phase de hausse, en profiter pour engranger des connaissances, et attendre tranquillement le prochain cycle baissier pour commencer à investir régulièrement.
Un plan qui aurait pu bien se passer, mais je n’avais pas encore décelé tous les obstacles qui allaient se dresser sur ma route …
Et c’est ainsi que cette première chronique consacrée à mes erreurs de timing s’achève, et j’espère que vous saurez en éviter certaines grâce à ces quelques lignes. Nous nous retrouverons bientôt pour évoquer toutes les autres erreurs que j’ai commises quand j’ai vraiment commencé à me placer sur les marchés, et vous aller avoir encore de bonnes occasions de rigoler. Mais rappelez-vous, seuls ceux qui ne tentent rien n’échouent jamais, ou, plus précisément :
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Source: journalducoin.com