Le scrutin est imminent. Suite à la décision de Donald Trump de mettre en place un fonds stratégique en Bitcoin, le Brésil souhaite désormais emboîter le pas. Une proposition législative, portée par le député fédéral Eros Biondini, autoriserait le pays à consacrer jusqu’à 5 % de ses réserves monétaires internationales au Bitcoin. Ce projet cherche à varier les portefeuilles d’actifs de l’État, à se prémunir contre les aléas économiques et politiques, tout en affirmant le rôle pionnier du Brésil dans les innovations liées aux cryptoactifs.

Les éléments essentiels de cet article :

• Le Brésil envisage d’instaurer un fonds de réserve en Bitcoin, s’inspirant de la démarche récente de Donald Trump aux États-Unis.
• Si l’idée a été favorablement accueillie par certains dirigeants, des interrogations persistent quant à l’instabilité du Bitcoin.

Le Bitcoin, futur pilier des réserves brésiliennes ?

La proposition de loi sur le fonds stratégique en Bitcoin a reçu un accueil positif auprès de certains membres du gouvernement brésilien et du Comité de Développement Économique. Lors d’une session parlementaire, le député Eros Biondini, issu du parti de la République (centre-droit), a insisté sur le fait que cette mesure pourrait renforcer l’autonomie financière nationale et suivre les évolutions internationales en matière de technologies disruptives :

« Notre pays a souvent pris du retard, mais il est réjouissant de constater que nous jouons maintenant un rôle précurseur. »

Eros Biondini, député brésilien du parti de la République – Source : YouTube

Pedro Henrique Guerra, chef de cabinet du vice-président brésilien, a aussi appuyé cette initiative, estimant qu’intégrer une alternative moderne à l’or pourrait transformer radicalement la gestion financière nationale.

Le député Eros Biondini présente le projet de réserve en BTC à ses pairs de l’Assemblée nationale brésilienne – Source : YouTube

Un projet qui divise

Néanmoins, la loi concernant le fonds stratégique de Bitcoin suscite des divergences. Des membres du gouvernement et de la Banque centrale du Brésil ont émis des doutes, non sur l’adoption du Bitcoin, mais quant aux aspects opérationnels.

Daniel Leal, un cadre du ministère des Finances, a souligné qu’au-delà du caractère « captivant et novateur » du Bitcoin, celui-ci ne répond pas aux critères d’un actif de réserve traditionnel en raison de ses fluctuations importantes. Luis Guilherme Siciliano, responsable des réserves internationales à la Banque centrale, a ajouté que ces fonds devaient reposer sur des actifs stables pour garantir la solidité financière du pays.

Malgré ces critiques, le texte législatif progresse et nécessite désormais des modifications techniques avant un éventuel vote en séance plénière. Si le résultat reste incertain dans un parlement brésilien fragmenté, le recentrage des discussions sur les aspects pratiques plutôt que sur la légitimité du projet apparaît encourageant.

Source: journalducoin.com