Les inquiétudes autour des impacts environnementaux de Bitcoin (BTC) sont-elles hypocrites ?
A l’issue du sommet récent du G7, une déclaration commune a été publiée par les dirigeants présents, notamment en ce qui concerne les engagements autour du climat. De nombreux observateurs estiment toutefois que les promesses du G7 concernant la réduction des émissions de carbone sont vides de sens et, dans ce contexte, les critiques virulentes à l’égard du Bitcoin sont perçues comme hypocrites.
« >L’industrie des combustibles fossiles, une des plus polluantes du monde moderne
Les dirigeants du G7 se sont engagés à mettre fin au financement de nouveaux projets liés aux combustibles fossiles à l’étranger d’ici à la fin de 2021. Mais, selon l’Agence internationale de l’énergie, un pourcentage de 51 % des fonds de relance économique COVID-19 – soit un total de 189 milliards de dollars – versés entre janvier 2020 et mars 2021, ont été affectés à l’aide financière à cette industrie.
Deux professeurs de l’université de Cardiff, George Ferns et Marcus Gomes, décrivent le secteur des combustibles fossiles comme un système complexe au sein duquel de nombreux acteurs sont interdépendants, créant un "carbon lock-in" (verrouillage du carbone). Cet écosystème dispose d’un pouvoir de lobbying énorme qui entraîne une forte résistance au changement.
Un autre document de recherche, publié par le Rainforest Action Network, pointe également du doigt le secteur bancaire : les 60 plus grandes banques du monde ont fourni 3 800 milliards de dollars à l’industrie des combustibles fossiles, depuis la signature de l’accord de Paris sur le climat en 2015.
L’industrie du minage de Bitcoin, un bouc-émissaire idéal ?
Depuis le retrait de Bitcoin parmi les moyens de paiement acceptés par Tesla, l’attention autour des conséquences environnementales négatives liées au minage ne semble pas vouloir diminuer. De nombreuses personnalités ont pris position contre la cryptomonnaie alors que de son côté, la Chine fait pression sur les acteurs de l’industrie du minage pour atteindre ses objectifs de neutralité de carbone.
Comme le souligne le PDG de MicroStrategy, Michael Saylor, il s’agit à la fois d’un problème de désinformation et d’éducation : il a résumé sa position en déclarant que “la menace provient des individus qui ne comprennent pas le Bitcoin.” Comme l’a fait remarqué Changpeng Zhao dans un tweet qui semble viser (indirectement) Elon Musk,
When you use electricity to run cars, it’s environmentally friendly.
— CZ ? Binance (@cz_binance)
La plupart des observateurs s’accordent à dire qu’il s’agit d’une situation de deux poids deux mesures : les critiques à l’égard de l’industrie du minage sont sévères alors que la plupart des observateurs choisissent d’ignorer ce même problème pour d’autres industries encore plus polluantes et problématiques.
Par ailleurs, une étude publiée par Galaxy Digital, dirigée par Michael Novogratz, conclut que l’industrie d’extraction de l’or et celui du secteur bancaire consomment bien plus d’énergie que l’industrie du minage de Bitcoin.
Avec la création (déjà controversée) du Bitcoin mining council, il reste à savoir si les efforts de lobbying du secteur crypto seront suffisants pour contrebalancer la perception généralement négative qui entoure l’industrie suite aux interventions de personnalités comme la sénatrice Elizabeth Warren ou encore Bill Gates.
Bien sûr, cela ne signifie pas que l’industrie du minage telle qu’elle fonctionne en ce moment est un modèle en matière d’environnement et faire mieux que les industries les plus polluantes de la planète n’est pas vraiment un accomplissement en soi. Les acteurs de l’industrie peuvent apporter un véritable changement, ce qui cimentera la position du secteur crypto à long terme. Au final, les marchés seront les véritables arbitres, et les consommateurs tout comme les investisseurs préfèreront soutenir les acteurs responsables à la place de ceux à l’origine de conséquences négatives sur l’environnement à long terme.
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Source: fr.cryptonews.com