Les perspectives d’avenir de la finance décentralisée (DeFi)
Le dernier effondrement observé sur les marchés cryptos a eu un effet dévastateur sur un des secteurs les plus innovants et les plus prometteurs de la cryptosphère, celui de la DeFi. Sans grande surprise, après la série de faillites qui se sont produites dans l’industrie, en commençant par Terra, puis celle de Three Arrows Capital, Voyager Digital et récemment, Celsius, la valeur totale bloquée de la DeFi a enregistré une baisse sans précédent, passant de 85 milliards de dollars en janvier à 35 milliards de dollars au début du mois de juillet, selon les données de DeFi Pulse.
Alors que les spécialistes prévoyaient une année 2022 exceptionnelles pour la DeFi, avec une croissance continue et une multiplication des nouveaux utilisateurs, les récents évènements les ont amené à reconsidérer comment la DeFi devra évoluer sur les prochaines années.
Une refonte des mécanismes de gestion des risques
L’arbitrage entre le risque et le rendement est le fondement des stratégies d’investissements du secteur financier traditionnel. Les marchés traditionnels s’appuient sur des intermédiaires et des cadres réglementaires solides pour prévenir les conditions de risque asymétrique.
Comme l’ont souligné trois responsables de Coinbase dans un billet de blog intitulé “Institutional Insights: Our Approach to Crypto Financing”, l’absence de mécanismes de contrôle de risque est à l’origine des difficultés de la plupart des sociétés cryptos qui se sont laissées entraîner par la frénésie de la hausse des marchés et ont oublié les bases de la gestion des risques. « Les problèmes ici étaient prévisibles et en fait spécifiques au crédit, et non spécifiques à l’industrie crypto par nature », ont déclaré Brett Tejpaul, Matt Boyd et Caroline Tarnok. La plupart de ces entreprises étaient surendettées avec des engagements à court terme mal adaptés à des actifs illiquides de plus longue durée.
Les faiblesses de ces modèles de gestion conduiront sans doute à la disparition progressive des programmes d’incitations agressifs qui ont permis aux traders de bénéficier de rendements ridiculement élevés, sans avoir besoin de recourir à des stratégies financières sophistiquées.
La centralisation, de nouveau au coeur des débats
Les analystes et figures les plus influentes du secteur semblent s’accorder sur le fait que les récents événements ont mis en évidence un niveau de centralisation beaucoup trop élevé au sein de la DeFi. Timo Lehes, cofondateur du protocole DeFi Swarm, estime qu’une partie du problème de la DeFi réside dans le fait que la décentralisation se produit sur une échelle mobile, les plateformes étant composées d’un mélange d’éléments décentralisés et centralisés. Ryan Shea, crypto-économiste à la plateforme de trading Trakx a expliqué que si un protocole Defi souhaite être décentralisé, il doit fonctionner sur une base “peer-to-peer” et toutes les transactions devraient être exécutées à l’aide de contrats intelligents :
« Parmi les exemples de telles plateformes, il y a AAVE, Maker et Compound. Contrairement à la CeFi [finance centralisée], les utilisateurs n’ont pas à faire confiance à la société de prêt, mais à l’intégrité du code qui exécute les contrats intelligents ».
La réglementation, inévitable
La chute de Terra a considérablement accru la pression en faveur de la réglementation, les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Union européenne se sont tous engagés à agir rapidement pour intégrer les stablecoins dans un cadre réglementaire.
Source: fr.cryptonews.com