Au Guatemala, la blockchain devient une alliée de la démocratie
Démocratie 3.0. Alors que les cryptomonnaies occupent clairement le devant de la scène avec Bitcoin en tête d’affiche, la technologie de la blockchain reste toujours un peu médiatiquement en retrait, mais les choses pourraient changer rapidement. Tokenisation d’actifs en tout genre, sécurisation de billetterie, suivi de chaîne d’approvisionnement, titre de propriété, les cas d’usages se multiplient aux quatre coins du monde et le principe d’un grand registre distribué, ouvert et accessible par tous en toute sécurité commence à faire des émules et attire le regard des industriels comme des investisseurs. Aujourd’hui, nous allons voir que les qualités intrinsèques de la blockchain en font également un allié surprenant, mais finalement assez logique, de la démocratie. Direction la capitale du pays, Guatemala, pour plus de détails sur cette bonne idée résolument pragmatique.
Le système d’horodatage OpenTimestamps utilisé pour authentifier des documents au Guatemala
L’idée du tribunal suprême des élections du Guatemala (TSE) est plutôt simple et elle repose sur le principe suivant : pour garantir l’absence de fraude lors du comptage des bulletins de vote, on va enregistrer chaque feuille de pointage sur la blockchain pour l’horodater. Pour arriver à ses fins, cette vénérable institution utilise l’idée du développeur Peter Todd appelée OpenTimestamps. Open pour open source et timestamps pour horodatage. Il s’agit d’exploiter la fonction de hachage pour horodater un événement et la blockchain Bitcoin est ensuite utilisé comme un simple registre numérique décentralisé pour ancrer ces informations en les reliant à un bloc donné.
Une start-up nationale nommée Simple Proof, en collaboration avec Itz Data, a mis ce principe en œuvre et l’a croisé avec d’autres procédés pour proposer un service d’authentification des documents qui a été utilisé lors des dernières élections. Car le pays a une longue histoire de corruption et de fraudes dans le milieu politique et la technologie pourrait bien aider la population à sortir de ce cercle infernal.
L’opposition pensait tenir sa preuve…mais cela s’est retourné contre elle ! – Source : X
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La transparence et l’inviolabilité de la blockchain au service du processus électoral guatémaltèque
Voici à ce sujet, les déclarations de Rafael Cordón, co-fondateur de Simple Proof à la presse internationale :
« La solution Simple Proof, nommée Immutable Backup, exploite le protocole OpenTimestamps pour enregistrer des preuves de documents de manière inviolable sur la blockchain Bitcoin. TSE va utiliser Simple Proof pour sauvegarder les documents électoraux officiels et protéger les informations critiques de l’intelligence artificielle et de la désinformation, garantissant que toute falsification de documents soit mise en évidence et que tout citoyen puisse vérifier les informations par lui-même de manière indépendante. »
Rafael Cordón, co-fondateur de Simple Proof – Source : Bitcoin Magazine
Dans les faits, chaque feuille de pointage est enregistrée sur la blockchain et tout le monde dans le pays peut la consulter via un portail internet dédié. Il est important de noter que Simple Proof ne peut pas garantir qu’une feuille a bien été remplie, seulement qu’elle n’a pas été modifiée a posteriori. Ceci n’exclu pas totalement les fraudes, mais empêche au moins les plus grossières. Et c’est exactement ce qu’il s’est passé lors de la dernière élection qui a vu la victoire surprise de Bernardo Arevalo.
Le parti d’opposition UNE a accusé l’outsider de fraude et a voulu montrer que l’horodatage avait été manipulé. Mais l’argument s’est retourné contre eux ! En fait, la capture d’écran avait été faite sous un autre fuseau horaire et Simple Proof a montré qu’il fonctionnait à merveille. Devant l’évidence, la polémique s’est éteinte aussi vite qu’elle est apparue. Voilà un bel exemple d’utilisation de la blockchain au service de la démocratie et de la paix civile. À généraliser ?
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Source: journalducoin.com
