La zone euro est confrontée à la démocratisation du secteur crypto

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Régulièrement, des études sont disponibles concernant le marché crypto. Elles permettent d’avoir de nouvelles informations sur l’état d’adoption de l’écosystème crypto. Un rapport de la Banque centrale européenne a été récemment publié. Alors, l’adoption tant attendue du marché est enfin arrivée ?

Une étude de la BCE qui est axée sur les comportements de paiement

La Banque centrale européenne a publié le jeudi 19 décembre un rapport s’intitulant “Étude sur les comportements de paiement des consommateurs dans la zone euro 2024”. L’objectif, pour la BCE, est de mieux comprendre les dynamiques actuelles au sein de l’Union européenne. En effet, il nous est expliqué au début que :

“Ce rapport présente les résultats de la dernière série d’enquêtes, réalisée en 2024, et confirme que la numérisation affecte également la manière dont les gens effectuent leurs paiements.”

Afin de réaliser ce rapport, des données ont été collectées par le biais d’enquêtes réalisées auprès d’échantillons aléatoires de la population adulte dans l’ensemble des pays de la zone euro. Cela est basé sur les mêmes méthodologies que les précédents rapports. En effet, selon la BCE :

“Le mode d’enquête, la stratégie d’échantillonnage et la méthode de pondération – étaient identiques à ceux de SPACE 2022 et 2019, ce qui rend les résultats de la plupart des indicateurs comparables.

Ainsi, pour parvenir à cette étude, des données ont été collectées par la BCE dans 18 pays. Les Pays-Bas et l’Allemagne échappent à cette collecte puisqu’ils ont réalisé eux-mêmes les études, en se basant sur les mêmes questionnaires.

La carte bancaire domine le marché des paiements traditionnels

Ces dernières années, le marché des paiements fait face à une ultra numérisation, ce qui bouleverse progressivement l’utilisation de la méthode de paiement la plus connue : le cash. En effet, lorsqu’on regarde l’évolution des méthodes de paiement entre 2016 et 2024, le constat est flagrant.

Tandis que le liquide était utilisé à hauteur de 79 % proportionnellement au nombre de paiements, il a chuté à seulement 52 % sur l’année 2024. En comparaison, la carte bancaire est passée en proportion de 19 % des paiements à près de 40 %. Cela a amené à l’émergence, en parallèle, d’une nouvelle forme de paiement : les applications mobiles. Se plaçant actuellement à 6 %, il y a fort à parier que le liquide continue de faiblir durant les prochaines années.

Lorsqu’on regarde les données par pays pour l’année 2024, nous pouvons constater qu’il existe toujours de fortes disparités dans le développement des nouveaux moyens de paiements. Tandis que des pays tels que les Pays-Bas et la Finlande sont en tête dans les paiements par cartes et mobile, d’autres pays font face à une évolution bien mois rapide, notamment la Lituanie, l’Italie ou Malte.

Cela peut résulter de plusieurs raisons : politique du pays, développement économique, position fiscale vis-à-vis de ses voisins et bien plus encore. La dynamique est-elle similaire pour l’adoption des cryptomonnaies ? Passons désormais à la partie qui nous intéresse !

Un taux de détention des cryptomonnaies en forte hausse

Ce graphique (n°41 du rapport) met en lumière l‘évolution du taux de détention des cryptomonnaies, par pays, avec une comparaison entre les données de 2022 et celles de 2024.

Il convient de relever les propos de la BCE au sein du rapport, expliquant que :

“En termes d’âge, les personnes âgées de 25 à 39 ans sont les plus susceptibles de posséder des crypto-actifs, suivies par celles âgées de 18 à 24 ans. Malgré l’intérêt croissant pour les crypto-actifs, le taux d’adoption par le public reste relativement faible.”

Avec une adoption qui se situe globalement entre les 9 % et les 13 %, les pays de la zone euro avec le plus fort taux de détention de cryptomonnaies sont la Slovénie ainsi que la Grèce. Constatons également qu’en rapport avec 2022, le taux de détention a globalement doublé, voire triplé dans certains pays, ce qui démontre la tendance qui se met actuellement en place.

Les propos de la BCE sur le taux d’adoption “relativement faible” est à remettre en perspective. La hausse sur ces deux dernières années montre au contraire un engouement croissant, une dynamique qui s’installe auprès du grand public et en conséquent, d’une adoption progressive qui sera accentuée durant les années à venir. En France, le taux de détention est passé d’un peu plus de 2 % à 9 % Néanmoins, le pays reste dans le bas du panier sur ce sujet.

Les différents cas d’usages des cryptomonnaies

Les personnes ayant déclaré détenir des cryptomonnaies ont été invitées à y ajouter l’usage qui en est fait. Dans l’ensemble des pays de la zone euro, les cryptomonnaies sont majoritairement détenues pour l’investissement. Toutefois, certaines disparités peuvent être mises en avant, notamment les Pays-Bas où moins de 10 % des détenteurs en font usage pour des paiements.

À contrario, il convient de noter que la France est le pays de la zone euro où l’écart est le plus faible entre la détention pour l’investissement et pour le paiement. Avec une part non négligeable de personnes qui en font usage pour le paiement, constatons que progressivement, le marché se démocratise. De ce fait, rendez-vous dans deux ans pour le prochain rapport de la BCE à ce sujet. Cela permettra, une nouvelle fois, d’établir l’évolution qu’aura connu le marché.

Source : Rapport de la BCE