L’UE réfléchit au monde post-Covid : un wallet pour une identité numérique européenne ?
Un portefeuille numérique made in Europe – Pour l’Administration publique, l’identité est composée de votre état civil (nom, emploi, statut matrimonial, etc.). Toutefois, l’identité numérique comprend aussi l’ensemble des données personnelles disponibles en ligne. Ces informations peuvent être regroupées en deux grandes catégories : les attributs numériques (date de naissance, antécédents médicaux, coordonnées bancaires, etc.) et les activités numériques (historique des achats en ligne, recherches en ligne, commentaires et partages sur les réseaux sociaux). Ces éléments peuvent être utilisés séparément, ou combinés, pour identifier une personne.
Bien que les identités numériques offrent de multiples avantages, elles comportent des risques et peuvent être utilisées à mauvais escient. Seul un écosystème de confiance construit conformément à un cadre d’identité numérique solide peut tirer parti du véritable potentiel socio-économique des identités numériques.
L’UE révèle les ambitions de son portefeuille numérique
C’est dans ce but que l’Union européenne vient de dévoiler les lignes directrices de son projet d’identité numérique. Ce projet paneuropéen fait suite aux demandes des États membres visant à offrir un moyen sûr pour les citoyens d’accéder aux services publics et privés en ligne.
« La nouvelle identité numérique donnera à chaque Européen les clés de son jumeau numérique. »
Thierry Breton, Commissaire européen chargé de la Politique Numérique
Le système d’identité numérique devrait prendre la forme d’un portefeuille sur lequel les citoyens pourront stocker leurs données de paiements et leur identifiant afin de se connecter aux services des différentes administrations. À terme, l’application servira également de coffre-fort numérique pour l’ensemble des documents sensibles des citoyens européens (permis de conduire, données médicales, justificatif de domicile).
Grâce à cette nouvelle application, les citoyens de l’Union européenne pourront louer des voitures en dehors de leur pays d’origine, demander des prêts, ouvrir un compte bancaire, soumettre des déclarations fiscales ou s’inscrire à l’université.
Une application facultative sans commercialisation des données ?
En l’état actuel des travaux de la Commission européenne, l’utilisation de cette application ne sera pas obligatoire. Par ailleurs, les entreprises ne pourront pas accéder aux données des utilisateurs ni les utiliser à des fins commerciales.
En parallèle avec développement d’identité numérique par les États, certains acteurs privés œuvrent à créer des systèmes d’identité décentralisée. Parmi les projets les plus avancés, citons par exemple ION (identity overlay network). Ce projet porté par Microsoft permettra aux utilisateurs d’enregistrer et de mettre à jour leur identité sur une blockchain des plus résilientes… à savoir Bitcoin.
Comme nous l’avons évoqué en introduction, la confiance dans le système d’identité numérique sera la condition sine qua non de l’adoption de ce type de dispositif. La nature centralisée de ce système le rend vulnérable aux attaques informatiques de tout genre. Dans l’éventualité où une faille technique serait exploitée par des acteurs malveillants, cela pourrait déboucher des usurpations d’identité à grande échelle. Enfin, dans un contexte de pandémie et de réduction des libertés, l’avènement d’un tel système fait ressortir les craintes de dérive autoritaire.
Source: journalducoin.com