Scandale Terra (LUNA) : Do Kwon et Terraform Labs reconnus coupables par les USA

Verdict sans surprise. Depuis son arrestation au Monténégro, il y a un peu plus d’un an maintenant, les États-Unis et la Corée du Sud se disputent Do Kwon et veulent tous deux le faire passer devant un tribunal pour le désastre de Terra (LUNA). Finalement, les américains se sont impatientés et ils ont décidé de le juger alors même que le mis en cause est toujours dans le petit État des Balkans qui n’arrive pas à décider ce qu’il va faire de cet encombrant ressortissant sud-coréen. Après neuf jours de procédures, de témoignages et de plaidoiries, le verdict est tombé en fin de semaine dernière et Do Kwon est reconnu coupable des charges qui pesaient contre lui. On fait le point sur cette affaire qui n’a pas encore dit son dernier mot.

Le tribunal a rendu son verdict dans l’affaire Terraform Labs

C’est donc vendredi dernier en fin de journée que le jury a rendu son avis après une matinée consacrée aux plaidoiries des procureurs et de la défense. Sans surprise, le tribunal a considéré que Do Hyeong Kwon avait bien induit les investisseurs en erreur et qu’il était donc coupable de fraude sur des titres financiers non enregistrées. La SEC, largement à l’origine de la procédure, s’est réjoui de la nouvelle et l’a clamé par communiqué de presse :

« Nous sommes satisfaits du verdict du jury d’aujourd’hui tenant Terraform Labs et Do Kwon pour responsables d’une fraude crypto massive. Terraform Labs et Kwon, son ancien PDG, ont trompé les investisseurs sur la stabilité de la sécurité des cryptoactifs et du soi-disant stablecoin algorithmique Terra USD, et ils ont en outre induit les investisseurs en erreur sur la question de savoir si une application de paiement populaire utilisait la blockchain de Terraform pour traiter et régler les paiements. Grâce à ces tromperies, les accusés ont causé des pertes dévastatrices aux investisseurs et anéanti des dizaines de milliards de valeur marchande presque du jour au lendemain. »

Gurbir S. Grewal, responsable exécutif de la SEC – Source : sec.gov

De leur côté, les avocats de la défense n’ont pas du tout la même lecture des évènements et ils contestent toujours à la SEC son autorité en la matière :

« Nous sommes très déçus du verdict, qui, selon nous, n’est pas étayé par des preuves. Nous continuons de maintenir que la SEC n’a pas du tout l’autorité légale pour intenter cette affaire, et nous évaluons soigneusement nos options et les prochaines étapes. »

Avocats de Terraform Labs à propos du verdict – Source : The Block

Malgré l’absence du principal intéressé, la justice américaine a jugé coupable Do Kwon et Terraform Labs de fraude

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Do Kwon est toujours au Monténégro dans l’attente de la décision de la justice locale

Gurbir S. Grewal, responsable exécutif de la SEC, en a profité pour lancer une mise en garde à destination des acteurs du marché crypto et les exhorte à se mettre en conformité avec la loi américaine :

« Malgré toutes les promesses de l’industrie crypto, le manque d’enregistrement et de conformité a des conséquences très réelles pour des personnes très réelles. Comme le montre le travail acharné de notre équipe, nous continuerons à utiliser les outils à notre disposition pour protéger le public investisseur, mais il est grand temps que les marchés de la crypto se mettent en conformité. »

Gurbir S. Grewal, responsable exécutif de la SEC – Source : sec.gov

Mais pendant ce temps-là, où est Do Kwon, le principal mis en cause de cette affaire internationale ? Aux dernières nouvelles, il était dans une sorte de camp de transit destiné aux ressortissants étrangers en instance d’extradition, quelque part à Podgorica. Car après sa libération de prison, on attend maintenant la décision de la Cour Suprême qui doit statuer sur la décision d’extradition prise par la justice mais qui, selon les procureurs, n’est pas conforme au droit.

Le bras de fer continue entre les autorités monténégrines, Washington et Séoul pour savoir où ira le responsable du fiasco Terra (LUNA) qui est attendu de pied ferme dans plusieurs capitales du monde pour répondre de ses actes. Pour rappel, il risque beaucoup plus aux États-Unis où les peines peuvent se cumuler que dans son pays d’origine, même si cela ne devrait pas vraiment peser dans la décision du Monténégro, attendue prochainement.

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