Guerre crypto : Le mineur de Bitcoin Bitfarms s'oppose au rachat par Riot Platforms

Achète-moi si tu peux. Le secteur des cryptomonnaies est en évolution constante. Et l’une de ses mutations notables est sans aucun doute son rapprochement de plus en plus important avec la finance traditionnelle. Une dynamique dont la première ligne est occupée depuis quelque temps déjà par une industrie du minage de Bitcoin, dont les leaders sont désormais cotés en bourse. Un marché hautement concurrentiel à l’origine de la récente tentative de rachat – jugée agressive – de la société Bitfarms par le géant Riot Platforms. Et c’est là que les choses se compliquent…

Riot Platforms propose 950 millions de dollars pour racheter Bitfarms

Le dernier halving du Bitcoin entraîne de nombreuses conséquences sur le secteur des cryptomonnaies. Comme par exemple des investisseurs en attente fébrile d’un bull run pour le moment bien décidé à prendre son temps.

Mais d’autres implications se font également ressentir dans la partie plus industrielle de cette économie numérique. Car la récente réduction de moitié du revenu des mineurs détermine une nouvelle fois les gagnants et les perdants associés à cette étape cyclique. Et autant dire que la société Bitfarms n’est pas du côté des vainqueurs.

Une situation qui semble avoir attisé les désirs d’expansion du géant Riot Platforms. Cela malgré ses inquiétudes exprimées en début d’année, au sujet d’un environnement potentiellement défavorable pour « [sa] situation financière et [ses] résultats d’exploitation. »

Le récent halving du Bitcoin rebat les cartes de son industrie minière

En effet, Riot Platforms a présenté une offre de rachat « non sollicité » par la société Bitfarms, pour un total de 950 millions de dollars. Le problème ? Cette proposition a rapidement été considérée comme « considérablement sous-évaluée » par une majorité de ses actionnaires.

« Suite à la réception de plusieurs manifestations d’intérêt non sollicitées, y compris une proposition non sollicitée de Riot reçue le 22 avril 2024, le conseil d’administration de Bitfarms a formé un comité spécial composé uniquement d’administrateurs indépendants afin de les examiner. Après avoir soigneusement examiné et évalué la proposition de Riot, le comité spécial a déterminé qu’elle sous-évalue considérablement Bitfarms et n’est pas dans le meilleur intérêt de ses actionnaires. »

Bitfarms

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Riot Platforms « continuera à faire pression »

Une fin de non-recevoir qui n’est apparemment pas du goût de la société Riot Platforms. En effet, suite à ce rejet, elle s’est apparemment lancée en juin dernier dans une opération de rachat massif d’actions de la société Bitfarms. Une opération estimée à 6 millions de parts, pour un total de 111 millions de dollars.

Une démarche condamnée par le comité spécial de Bitfarms. Car, selon ses membres, cette opération ressemble à « une tentative de porter atteinte à l’intégrité du processus d’acquisition. » Et pour cause, Riot Platforms possèderait désormais une participation de 13,1 % dans cette entreprise.

« Il est clair que les intérêts de Riot ne sont pas alignés sur ceux des actionnaires de Bitfarms. Au lieu de participer de bonne foi au processus du comité spécial, Riot attaque le conseil d’administration et la gouvernance d’entreprise de Bitfarms dans le but de pousser son offre à bas prix et de perturber le processus d’examen des alternatives stratégiques. »

Bitfarms

Graphique de l’action Bitfarms (BITF) – Source : TradingView

Mais la société Riot Platforms ne s’avoue pas vaincue. Son PDG, Jason Les, affirme en effet, qu’il « continuera à faire pression pour résoudre les graves problèmes de gouvernance chez Bitfarms et veillera à ce que les actionnaires aient leur mot à dire sur la voie à suivre. »

Pendant ce temps, l’action BITF s’offre une belle remontée de presque 30 % sur les derniers jours, poussant la capitalisation boursière de Bitfarms au-delà des 1,5 milliard de dollars. Un mouvement très certainement soutenu par les récentes promesses du candidat Donald Trump à l’intention d’une industrie du minage de Bitcoin revendiquée made in US. Car le BTC est également en train de devenir une arme politicienne.

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