Bitcoin, cryptomonnaies et terrorisme : analyse d’un fléau
Les adeptes des cryptomonnaies sont des criminels en puissance – C’est du moins ce que laissent penser les récentes décisions prises par nos assemblées représentatives, de même que les rapports publiés par la DGSI.
Table des matières
- Le gouvernement prend un virage dangereux
- La curiosité est un vilain défaut
- Le sénat valide plusieurs projets de surveillance massive
- L’hygiène numérique est un signe de radicalisation
- La DGSI accuse à Thor et à travers
- L’amour pour les cryptos, le dernier clou dans votre cercueil numérique
- Proton se fait atomiser par la justice française
- Et la Constitution dans tout ça ?
Le gouvernement prend un virage dangereux
Il n’aura échappé à personne que le pouvoir politique, lorsqu’il est mis en difficulté, a tendance à opter pour le contrôle plutôt que pour la remise en question. Il est pour cela aidé par l’évolution toujours plus rapide des technologies que nous connaissons (caméras, capteurs divers et variés, algorithmes de plus en plus performants et développement des modèles d’intelligence artificielle). À l’heure d’écrire ces lignes, la population sénégalaise est confrontée à des mesures liberticides majeurs prises par le gouvernement qui s’octroie la possibilité de couper les réseaux mobiles ou de limiter les flux financiers.
Les évolutions technologiques susvisées facilitent la mise en place de moyens de surveillance extrêmement invasifs.
Rares sont ceux qui en ont pleinement conscience. Mais une fois cet état de fait assimilé, il est difficile de faire comme si de rien n’était et de ne pas tenter de protéger ce qui peut encore l’être.
Ceux qui souhaitent conserver un semblant d’intimité adoptent des comportements qui permettent dans la mesure du possible de se soustraire au regard trop insistant de l’État ou de certaines grandes entreprises (coucou les GAFAM). Nous en avions déjà parlé en évoquant les cypherpunks français et les postures adoptées, notamment, par Framasoft et la Quadrature du Net.
La curiosité est un vilain défaut
Mais voilà, ce combat pour conserver un semblant d’intimité dans un monde numérique qui se plait à exposer vulgairement toutes les facettes de nos vies implique d’avoir recours à des outils qui compliquent la tâche des forces de l’ordre. Lesquelles voient d’un assez mauvais œil le chiffrement de vos conversations ou l’utilisation de logiciels libres, qu’ils ont tôt fait d’assimiler à des comportements déviants. Aussi étonnant que cela puisse paraitre, la volonté de protéger sa vie privée est désormais assimilée à un signe de radicalisation. Quant à ceux qui n’agissent pas, il est malheureusement probable qu’ils n’assembleront toutes les pièces du puzzle qu’une fois qu’il sera trop tard. Telle une grenouille prisonnière dans de l’eau dont la température est portée progressivement à ébullition et dont elle ne réalise que tardivement que cet environnement lui sera fatal, la population de certaines démocraties occidentales mourra-t-elle étouffée par la surveillance de masse ? Les cryptomonnaies sont-elles un signe supplémentaire de dérive d’un citoyen ?
Chacun se fera son avis, voici les faits.
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Le sénat valide plusieurs projets de surveillance massive
Le sénat vient d’approuver l’article 3 de la loi « Justice » propulsée par le truculent Eric Dupont Moretti qui souhaite que la justice aille plus vite, soit plus efficace, et dispose de moyens d’actions à la hauteur des enjeux auxquels les magistrats sont confrontés.
Jusque là, d’accord.
Cela étant, l’article 3 de ladite loi de autorise la justice à mettre sur écoute vos appareils connectés afin d’activer à distance micros et caméras. Qu’il s’agisse de votre téléphone, de votre télé ou de votre voiture, la justice pourra s’immiscer dans votre vie privée pour vous écouter, vous regarder ou lire vos conversations.
Pour reprendre le texte, l’article 3 autorise « l’activation à distance des appareils connectés aux fins de géolocalisation et de captations de sons et d’images ».
Officiellement, ces écoutes ne pourront intervenir que dans le cadre d’une procédure judiciaire diligentée à l’encontre d’un individu ou groupe d’individus déterminés et pour des crimes bien définis tels que le blanchiment d’argent ou le terrorisme. Il s’agit là pour la justice de s’affranchir de la pose de micro à votre domicile et d’y préférer tout simplement l’écoute via votre téléphone. Pourquoi risquer la vie des enquêteurs alors que l’on peut écouter les méchants directement depuis leurs appareils ou ceux des gens qui gravitent autour des suspects ?
L’ordre des avocats ainsi que de nombreuses associations dénoncent les potentielles dérives que ce nouveau texte fait peser sur le respect de la vie privée de toute personne qui réside sur le territoire national.
Mais il ne s’agit pas du seul texte liberticide récemment adopté par les sénateurs. Ces derniers viennent de valider ce lundi 12 juin une proposition de loi visant à expérimenter pendant trois ans la reconnaissance faciale dans l’espace public. Bien que les sénateurs s’enorgueillissent de plusieurs gardes-fous qu’ils considèrent suffisant afin d’assurer que nous ne tomberons pas dans une société de surveillance de masse (interdiction de noter les personnes filmées ou de rapprocher les données avec d’autres fichiers pour le moment), le rapide développement de ces mesures laissent penser le contraire.
On peut toujours se rassurer en rappelant que cette proposition de loi sur la reconnaissance biométrique peut encore être stoppée par les députés lors de sa présentation à l’Assemblée Nationale. Cette mesure est d’ailleurs vivement critiquée par la CNIL. Il n’en reste pas moins que la décision prise par les sénateurs pointe une direction dans laquelle il ne semble pas rassurant de s’engager.
Car, nous allons le voir, il n’est pas impossible que toute personne lisant cet article se retrouve bien malgré elle sous le feu des projecteurs de la DGSI.
L’hygiène numérique est un signe de radicalisation
Pour mieux comprendre quels sont les risques dont nous parlons, il faut revenir sur une affaire qui, suite à une publication de la Quadrature du Net, est récemment revenue sur le devant de la scène : l’affaire dite du 8 décembre 2020.
Pour reprendre rapidement les faits, plusieurs français plutôt très à gauche politiquement ont décidé de partir en Syrie pour combattre Daech (et non se battre pour Daech, nuance qui à son importance). Chacun se fera son avis de savoir s’il s’agit d’un acte d’une bravoure incroyable ou d’une absolue sottise. A leur retour, les combattants ont rapidement été placés sous surveillance par la DGSI (Direction Générale de la Sécurité Intérieure).
Rien d’absolument anormal me direz vous lorsqu’on revient d’une zone de guerre. Ce qui l’est plus, c’est que l’Etat vient d’être condamné pour avoir placé sans motif légitime l’un de ses français de retour au bercail à l’isolement pendant la bagatelle de seize mois.
L’enquête menée sur les 7 français revenus de Syrie a été ouverte dans le but de démasquer un « projet terroriste » sans qu’il ne soit à ce jour découvert aucun projet précis.
Pour garder la face, il fallait donc un bouc émissaire : ce seront les pratiques numériques des accusés.
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La DGSI accuse à Thor et à travers
Dans cette même affaire, la DGSI note plusieurs signes inquiétants chez les prévenus. Certains d’entre eux utilisent des applications de messagerie qui chiffrent leurs conversations : certainement le signe qu’ils ont quelque chose à cacher. Un honnête citoyen se contenterait d’échanger par SMS ou mails non chiffrés afin que ses conversations soient facilement accessibles et que les forces de l’ordre (comme des gens mal intentionnés, mais passons) puissent avoir accès à tous les détails de sa vie privée et démontrer qu’il ne s’agit pas d’un individu dangereux.
De la même manière, l’utilisation par ces mêmes personnes de logiciels open-source montrera une défiance vis-à-vis des GAFAM qui ne peut être lié, dans l’esprit des enquêteurs de la DGSI qu’à un sous-jacent criminel.
Enfin, les connaissances informatiques en matière de sécurité (pourtant basique) de même que la possession de documentation portant sur l’utilisation de système d’exploitation alternatifs ou d’outils visant à protéger les communication et la transmission de documents est le signe d’une radicalisation plus que suspecte.
Si ces quelques lignes ont suffit à attirer votre attention, vous retrouverez tous les détails sur l’excellent article publié par la Quadrature du Net sur cette affaire.
Si la DGSI fustige les connaissances des prévenus en matière de sécurité informatique, nombreux sont ceux qui ont noté avec effarement que les enquêteurs semblaient confondre des notions pourtant basiques. Ainsi, le réseau Tor est rebaptisé Thor dans leurs rapports. Et il est même confondu avec Tails, la distribution Linux qui vise à protéger l’anonymat de ses utilisateurs. Les enquêteurs iront même jusqu’à requérir les identifiants et mots de passe utilisés par les prévenus. pour se connecter à Tor alors que ces éléments n’existent tout simplement pas. Un amateurisme qui pourrait prêter à sourire s’il n’était pas mis au service d’une véritable volonté politique consistant à présenter comme radicaux et déviants des pratiques qui, en elles-mêmes, ne sont nullement un signe de dangerosité, simplement l’émanation d’un bons sens en terme de protection de sa vie privée.
L’amour pour les cryptos, le dernier clou dans votre cercueil numérique
Nous avons vu que l’utilisation de technologies pourtant communes est un signe d’une pensée extrême que le système souhaite combattre. Ajoutons à cela la volonté de combattre le « lobby crypto » et pour les banques de conserver leur pré carré. Il est permis de penser que la justice pourrait faire le lien entre l’utilisation ou la détention de crypto-actifs et la volonté du détenteur desdits actifs de commettre un acte criminel afin de légitimer une surveillance accrue à son encontre.
En avril dernier, nous publions cet article dans lequel nous revenions sur les poncifs déballés par Nicolas Théry, le président du Crédit Mutuel. L’homme n’y allait pas par quatre chemins en assimilant carrément l’intérêt pour les crypto-actifs à un soutien direct pour les exactions russes commises sur le sol ukrainien.
Bien sûr, ces propos prêtent alors à sourire pour tous ceux d’entre nous qui ne se transforment pas en odieux criminels de guerre une fois la journée de travail terminée. Il s’agit néanmoins d’un amalgame inquiétant que les médias traditionnels se plaisent à faire prospérer.
Proton se fait atomiser par la justice française
Terminons cet article avec deux points importants.
Le premier en rappelant que l’utilisation de services plus sécurisés que la moyenne ne constitue pas une barrière infranchissable par la justice française. Celle-ci vient en effet d’obtenir de la part de la société Proton la communication des adresses IP de certains utilisateurs de leur service mails.
Si ces mails restent chiffrés, et donc illisibles tant pour Proton que pour la justice, l’identification des utilisateurs pourraient conduire ces derniers à se retrouver dans la même situation que les personnes inculpées dans l’affaire du 8 décembre 2020. La non-communication des éléments permettant à la police d’accéder à ces messages laisserait présager que lesdits messages contiennent nécessairement des propos ou des éléments illégaux ou dangereux. Prudence donc.
Et la Constitution dans tout ça ?
Enfin, rappelons que depuis 1995, le respect à la vie privée est un principe constitutionnel et que ce droit est repris dans la Convention européenne des droits de l’homme, laquelle dispose en son article 8 que :
« Toute personne a droit au respect de sa vie privée et familiale, de son domicile et de sa correspondance.
Il ne peut y avoir ingérence d’une autorité publique dans l’exercice de ce droit que pour autant que cette ingérence est prévue par la loi et qu’elle constitue une mesure qui, dans une société démocratique, est nécessaire à la sécurité nationale, à la sûreté publique, au bien-être économique du pays, à la défense de l’ordre et à la prévention des infractions pénales, à la protection de la santé ou de la morale, ou à la protection des droits et libertés d’autrui. »
Ce principe souffre tout de même de certaines exceptions que les juges tant nationaux qu’européens ont tendance à toujours multiplier sous couvert de la nécessité pour les démocratie occidentales de se défendre face aux attaques tant intérieures qu’extérieures.
Un résumé relativement exhaustif de la jurisprudence européenne sur le sujet peut être consulté ici.
Malgré cela, il apparait de plus en plus difficile de concilier le respect de ce principe constitutionnel avec les atteintes multiples que les récentes décisions prises par nos représentants sont susceptibles de porter à notre vie privée.
Nous ne manquerons pas de vous informer de toute procédure en inconstitutionnalité qui serait ouverte dans le cadre de l’analyse ou de la mise en place des mesures dont nous avons fait part plus haut. Dans l’attente, n’hésitez pas à vous pencher sur les derniers développements de la guerre ouverte par la SEC aux États-Unis contre l’écosystème crypto.
Si arrivé à la fin de cet article, vous hésitez encore, sachez qu’il n’y a en vérité qu’un seul choix possible. Ne rien faire et laisser quelqu’un d’autre gagner… ou vous inscrire dès maintenant sur Binance LA plateforme crypto de référence, pour tenter de remporter le jeu et ajouter 1 bitcoin à votre portfolio. Que décidez-vous ? (lien commercial)
Source: journalducoin.com