Société sans cash : Visa dépose un brevet pour émettre une monnaie fiat numérique

L’entreprise Visa, à l’origine du réseau de paiement et des cartes bancaires éponymes, vient de déposer une demande de brevet concernant la création d’une cryptomonnaie. Le système décrit par le brevet tire parti des banques ainsi que d’une blockchain privée pour remplacer le cash. 

Crypto made in Visa

Le bureau des brevets américain a publié le jeudi 14 mai la demande de brevet émise par Visa pour la création d’un stablecoin.

Le système y est décrit comme “fournissant un registre distribué, autorisé par le secteur privé, pour la gestion de la monnaie numérique”.

Ainsi, plusieurs acteurs prendront part dans ce système :

  • Les entités centrales (central entity), en charge de réguler le système et dont le rôle sera tenu par les banques centrales. Ce sont elles qui auront la tâche de générer les pièces.
  • Les entités validatrices (validating entity), en charge de valider les transactions et dont le rôle sera tenu par les banques commerciales.
  • Les entités de rachat (redeeming entity), en charge d’échanger de l’argent liquide contre de la cryptomonnaie. Ce rôle reviendra aux ATM et aux guichets de banques.

À travers ce système, Visa a un objectif bien précis, à savoir s’affranchir de l’argent liquide, comme l’explique le brevet :

« L’ordinateur de l’entité centrale provoque le retrait de la monnaie physique de la circulation dans un système de monnaie fiduciaire. […] l’argent liquide peut être retiré des marchés sans friction et l’écosystème des paiements peut être amélioré »

La méthode de consensus de ce système n’a pour le moment pas encore été définie. Concernant la solution technique pour réaliser le système, certaines pistes ont été abordées telles qu’une version privée d’Ethereum, ou Hyperledger Fabric. Le système de consensus dépendra fortement de la solution choisie.

Un pied de nez aux banques centrales

Visa met les banques centrales au cœur de son système en leur accordant la gestion de la supply et l’émission des actifs numériques.

Cependant, nombre d’entre elles sont actuellement en train de travailler à la création d’une version tokénisée des monnaies fiduciaires classiques. Visa va devoir amener des arguments de taille pour les convaincre d’utiliser son système.

Avant cela, il faudrait pour Visa que le brevet soit accepté et que le projet soit mené à bien, ce qui n’est pas forcement assuré, comme l’a explique le porte-parole de la firme à Forbes :

« Chaque année, nous cherchons à breveter des centaines de nouvelles idées … Bien que tous les brevets ne débouchent pas sur de nouveaux produits ou de nouvelles caractéristiques, Visa respecte la propriété intellectuelle et nous travaillons activement à la protection de notre écosystème, de nos innovations et de la marque Visa. »

Quoi qu’il en soit, ce projet n’est encore qu’à l’état de concept et il faudrait du temps à Visa pour mettre en place le système à grande échelle.

Illustration : MariaX/Shutterstock.com

Source: journalducoin.com

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